Happy Friday (avec un peu de ronchon inside !)

Pffffffff ! Ouais je sais, y a pas eu de photos du lundi cette semaine… En fait, y a rien eu du tout, j’ai rien posté. J’ai rien foutu, rien glandé (bon… j’suis quand même allée bosser hein ?).

Mais j’ai une excuse : c’est le putain de mois de mars ! Ah ouais, vous vous souvenez y a pas si longtemps lorsque je me pâmais de béatitude devant les beautés de la neige et des paysages hivernaux ? Hein ? J’avais dit quoi en plus ? Que cet extase se changerait en bougonnerie, râle, et grognerie en mars. Ça ne loupe jamais (la fille qui se connaît pas coeur !).

Ceci dit, je déteste avec passion, parler du temps. Y a rien qui me tue autant qu’appeler en Suisse pour dire bonjour, papoter, prendre des nouvelles et entendre « Pis ? Vous avez quoi comme temps ? » Grrrrrrrr ! Ça me fout les boules. Ouvre le journal, prends ton « smart »phone ou va googler « Weather in Toronto ». Tu l’auras, ta réponse ! Sérieux, t’appelles (ou tu skypes) des gens que tu aimes, qui te sont proches, avec lesquels t’as envie de partager un moment et ils te demandent des nouvelles du temps ! Pfffffff !

Ça m’énerve aussi les gens qui te parlent du temps à longueur de journée au boulot genre « it’s raining » (ah bon ? j’avais pas remarqué !) Encore pire, ceux qui ont en statut Facebook « Rhoooo ! il pleut » ou « Youpiiii, il faut beau ». Mais allez bosser au service météo de l’aéroport, si ça vous passionne tant que ça !

Meteo(Edit : je viens de tomber par hasard sur cette image qui illustre mon propos à merveille. D’ailleurs je l’ai dégottée ici et si vous avez envie de vous bidonner sous le triste ciel de mars, je vous suggère d’aller y faire un tour !)

Bref, là je vais faire exception (mon exception annuelle) et gueuler sur le temps. Gueuler sur le mois de mars surtout et sur cette saison qui pue et qu’on appelle « le printemps ». Ah ouais… encore un truc que j’ai jamais capté : ça fait des siècles que les poètes-écrivains-peintres-artistes en tout genre s’inspirent du printemps ! Ils sont pas bien dans leur tête ou quoi ?

Moi, depuis toute petite, je déteste cette saison. Elle est moche. Il fait froid, il pleut et parfois, t’as juste droit à une journée de doux, de soleil, ça te met plein d’espoir dans le coeur, juste assez pour te donner envie de sortir tes robettes et PAF ! Le lendemain il reneige !

Mars est le mois le plus dégueu de l’année à cause de ça. Il t’inflige des douches écossais à tout moment. En mars, les gens sont glauques et moches. Ils ont l »air fatigués, ils ne peuvent plus se traîner, ils sont pâles comme des aspirines.

Pis moi aussi. Je bâille non stop du 1er au 31 mars (parce qu’en plus il a 31 jours, le fourbe ! il fait durer le plaisir, il joue les sadiques).

Je dois me mettre des pieds dans le cul pour TOUT, même pour faire du sport, ce qui est assez rare vu que j’adore mes petites sessions quotidiennes du matin.

En mars, t’as tout le temps froid, parce que forcément, tu sors des fringues un peu plus légères (vu que tes bottes-gants-écharpes te sortent par les oreilles !) et bien sûr, tu cailles.

Ici, soit il neige, soit il fait soleil mais nettement sous zéro. En plus (autre sujet que je trouve nul mais que je vais aborder) on a changé d’heure il y a 2 smeaines. Ça veut dire que quand on se réveille à 6h45, il fait nuit-noir-encre-darkness ! Ça fout la pêche, hein , le printemps ?

Ah ouais tu vas me dire « mais quand tu sors du boulot, le soir à 18h00, il fait encore jour, c’est bien ça ». Ouaip, sauf qu’il faudrait qu’il faudrait qu’on puisse la voir, la lumière du jour dans la grisaille opaque. Faudrait qu’on puisse voir à travers le rideau de flocons de neige, qu’il fait encore clair, hein ?

Alors chaque année, j’essaie de traverser ce mois glauquissime grâce à quelques petits trucs.

Je vais faire des bains turcs au fitness (je transpire bien et j’imagine que je suis en plein mois d’août), je vais me redonner des couleurs et de l’énergie en faisant des UV (mais non… arrêtez avec votre obsession des « filles orange ». Pas besoin d’exagérer non plus. T’façon, c’est plus beau d’être orange que verte-de-gris printanière, on est d’accord ?). J’écoute aussi des trucs qui me réchauffent, c’est à dire des trucs qui me rappellent mes étés d’enfance. Quand on passait les grandes vacances à jouer dehors de 8h00 du matin à 22h00, quand on rentrait juste pour midi et que la radio jouait du Joe Dassin ou du Deep Purple. Quand on avait en tout et pour tout sur le dos : 1 short, 1 t-shirt (à l’effigie de Goldorak) et 1 paire de baskets, quand on rentrait crevés d’avoir couru les bois, que maman devait nous mettre à moitié endormis sous la douche avant de nous coucher, quand on se réveillait à nouveau au chant des oiseaux et qu’on repartait pour une journée « Club des 5 » l’estomac plein de tartines et de pêches fraîches.

Ouais, je me remémore ça durant mes mois de mars de vie adulte. Et j’écoute : Joe Dassin, Led Zep, Deep Purple, Jacques Dutronc à fond dans la bagnole, ignorant ces cons de flocons qui s’écrasent sur mon pare-brise. Ça fait passer un peu la pilule (mais bon Dieu, si vous existez, faites que j’arrête de bâiller de la sorte !).

Hier c’était le premier jour du printemps (ahem ! c’est bien ce que je disais… printemps, saison à la con!). Mais comme je suis de nature à vouloir essayer de trouver le bon côté des choses, allez, on va balancer ce qu’il y a de cool en mars :

1. Le salon de la moto

2. La St-Patrick

3. Le nouvel-an iranien

Je vous avais raconté fin janvier que j’avais décidé de me remettre à la moto. Voilà, ça se concrétise, j’ai acheté une bécane. À priori un truc que je n’aurais jamais acheté, vu que ça ne fait pas forcément partie de la moto de mes rêves.

Petit rappel : j’ai deux styles de motos de mes rêves : les KTM (cross et enduros) et les Norton (surtout en version cafe racer).

Je n’ai acheté ni l’une ni l’autre. Parce que notre objectif étant de faire un max de « road trips » de passer plusieurs heures sur les routes canadiennes et étasuniennes, une enduro, ça l’aurait pas trop fait. Elles ne sont pas conçues pour ça, quoi. Enfin… beaucoup de motards de mon entourage m’ont déconseillé ce type de bécanes pour de longues routes (snif !).

Et pourquoi pas une Norton alors ? Ah ben juste parce que j’ai pas vraiment les moyens de m’offrir un de ces petits bijoux !

Alors j’ai opté pour une « cruiser ». Une Suzuki S40 Boulevard 650 cc. Moi qui ai toujours ri des motards en cruisers, moi qui ai toujours trouvé que ça faisait pépé ! Hahahahaha ! Me voilà avec une. Mais on va travailler dessus hein ? On va la dé-pépétiser !

Déjà, je vais virer le pare-vent que je trouve absolument abject (mais que je serai contente d’avoir quand on fera beaucoup de route), je vais la faire repeindre totalement en noir MAT, y compris les chromes (je déteste les motos qui brillent trop), on va s’assurer d’enrouler l’échappement dans cet espèce de truc noir aussi, et par la suite, je vais modifier le guidon, en mettre un qui ait davantage un esprit « cafe racer ». Enfin au final, elle devrait avoir un bon petit look.

Je posterai des photos lorsqu’elle sera prête mais pour l’instant, avec la neige qui ne s’arrête plus (j’ai dit que le mois de mars était à chier ?), elle est au chaud dans le garage et on attend les premiers beaux jours pour pouvoir la sortir et commencer les travaux.

Vous avez bien fêté la St-Patrick vous ? Ici c’est toujours très populaire car on a beaucoup d’Irlandais. Alors c’est un week-end où tout est décoré en vert, les gens portent des fringues vertes, des chapeaux, des trucs avec des trèfles et dans les pubs y a de la musique Irish-celtique LIVE. J’adore. Y a même leurs bières qui sont colorées en vert et ils réussisent le tour de force à te servir des Guiness pression avec un motif de trèfle dans la mousse ! Ouais Madame ! Sauf que j’aime ni la bière, ni le whisky (bien partie pour fêter les irish, la fille). Je dois donc être la seule extra-terrestre à célébrer St-Patrick avec des Césars et du vin rouge !

On fête aussi le nouvel-an iranien. À cause (ou plutôt grâce) à mon amoureux. Et on bouffe, et on boit aussi. Et leur bouffe va bien avec le vin rouge au moins ! Et ils ont des biscuits à tomber par terre. Et ils mettent plein de symboles bienveillants dans leurs maisons (des poissons rouges, des miroirs, des bougies, de l’ail, de l’argent, une épée, un livre -chez mon chéri ils mettent un livre d’un poète de la Perse antique mais chez les musulmans ils mettent le Coran-), on se réunit et surtout, on bouffe super bien. J’adore leur cuisine, c’est une de mes préférées.

Alors voilà, y a au moins 3 trucs sympas durant le grrrrrrr mois de mars !

Pis vous, vous faites comment pour traverser cette glauquitude qui nous transperce jusqu’à l’os ? Ça vous tue aussi ou vous êtes des super-héros avec une cape magique qui vous fait passer ce mois les deux doigts dans le nez ?

Bon week-end à tous et au cas où je ne redonne pas signe de vie, je n’ai pas disparu, j’attends juste que le soleil me ramène à la vie (p’tits oiseaux, revenez du sud, please !). C’est vrai quoi ! On n’est pas des vampires tout de même !

SuzukiBoulevardVoilà ma moto qui ne ressemblera plus du tout à ça lorsqu’elle sera complètement noire mat et qu’elle aura une guidon un peu plus « cafe racer ». On va travailler dessus pour la rendre un peu plus « wild », c’est clair !

Niagara et Niagara

Ici en Ontario, on a 2 Niagara : Niagara Falls, celle qui est super connue, avec ses chutes mythiques, ses touristes, ses casinos, le film avec Marylin Monroe, son centre-ville qui ressemble à un petit Las Vegas et y a une autre Niagara, tout près de la première, qui s’appelle Niagara-On-The-Lake.

Celle des chutes, nous y sommes allés des tonnes de fois ! Forcément, chaque fois qu’on a de la visite d’Européens, qu’est-ce qu’ils veulent voir ? les Chutes du Niagara (dès que je prononce le mot Niagara j’ai direct cette chanson dans la tête : ♫ c’est l’amour à la plage, baouuuu tcha tcha tcha et le yeux dans les yeuuux baou baouuu…♫ fermeture de la parenthèse et sorry si je vous l’ai aussi collée dans la tronche !).

Alors oui, les Chutes du Niagara on les a vues 100’000 fois, à toutes les saisons, et à mes yeux, je dois dire que c’est en février qu’elles sont les plus belles.

Bref. Ce week-end on a eu envie d’aller voir l’autre Niagara (on-the Lake) qui est connue aussi (un peu moins quand même) pour : ses champs d’arbres fruitiers, ses vignobles, ses cavistes, ses maisons victoriennes, son style anglais. Après avoir découvert les vignobles de Pelee Island l’an passé et plus récemment ceux de la région de Cawston, on a eu envie de se faire un p’tit week-end « Wine Route en Ontario ». En plus, on aime beaucoup les vins de la région.

Alors on a réservé un Bed and Breakfast pour une nuit et hop ! En route. C’est pas très loin finalement, quand l’autoroute n’est pas encombrée. En une heure on y est.

Alors autant Niagara Falls est très kitscho-américaine, autant Niagara-On-the-lake est très british. D’ailleurs la Madame Bed and Breakfast avait un charmant accent anglais et sa maisonette était aussi à l’image de ces maison anglaises avec des tapisseries fleuries et des vaisseliers remplis de faïences anciennes. Super mignon comme endroit.

On a donc passé l’aprème à faire notre « Wine Tour ». Bon… ça t’assome vite cette histoire-là. Un p’tit coup par ci, un p’tit coup par là et ça assomme vite ton porte-monnaie aussi, par la même occasion. Mais on s’en fout, c’était super sympa.

En soirée, nous sommes allés aux chutes (ouais, quand même) vu qu’Amoureux voulait les prendre en photo de nuit et éclairées (il en a fait des belles, je vous les mettrai bientôt).

Il faisait un froid de canard, mais malgré ça, y avait quand même des touristes un peu partout. Je crois que ça n’arrête jamais !

Le froid nous creusant quand même pas mal, retour à Niagara-On-The-Lake où nous nous sommes rués dans un pub irlandais.

Ah ben ouais, quand il fait froid, y a pas 36 façon de se réchauffer l’estomac : on bouffe allemand ou irlandais ! Alors si vous passez par cette petite ville je vous recommande plus que chaudement d’aller casser la croûte au Irish Harp Pub : ils nous ont servi un irish Hot Pot qui nous a fait péter le feu direct !

Et comme si ça ne suffisait pas, y avait un groupe qui jouait de la musique en LIVE !

Et comme si ça ne suffisait pas, nous nous sommes retrouvés au milieu d’une fête de mariage irlando-canado-british ! Tout ça, c’est à cause de notre look « Sons of Anarchy ». Ouais, les mariés sont des fans aussi et ils nous ont repérés vite fait. Ça fait que nous nous sommes retrouvés à descendre shooter sur shooter, essayant de comprendre ce que disait le beau-père irlandais dont l’accent est à couper au couteau (ça fait juste 5 ans qu’il est au Canada) et le marié qui sort de Newcastle en Angleterre (le ville d’où vient Charlie Hunham aka Jax de Sons of Anarchy ! Hehehehehe !).

Mais bon, au bout d’un moment, tous ces accents se sont mêlés aux vapeurs d’alcool, on se comprenait parfaitement (la Jägermeister nous avait unis dans une sorte de langage assez mystérieux) et cette équipe de celtes nous a encore emmenés à un endroit qui s’appelle Olde Angel Inn qui est en fait un hôtel mais qui a aussi son propre pub et où l’ambiance était encore plus au plafond ! Ça sautait dans tous les sens, ça gueulait, ça chantait, wow ! Le groupe qui était sur scène se faisait engueuler chaque fois qu’il faisait mine de se retirer ou de prendre ne serait-ce qu’une mini-pause !

En tout cas, des soirées comme ça, ça vaut de l’or parce que rien n’était programmé, on ne connaissait personne là-bas, on y allait juste pour goûter des vins et faire de la photo et au final, on a passé un samedi absolument fabuleux. Le dimanche matin, la petite madame british du Bed and Breakfast nous a gâtés avec un déjeuner à tomber, tellement il était trop bon ! Puis on a repris la route vers Toronto, longeant le Lac Ontario sous un magnifique ciel bleu d’automne.

Je vous laisse avec quelques photos.

Bed and Breakfast

Sunnnybrook Farm Estate Winery

Niagara Falls (côté Canada)

Niagara Falls (le pont qui relie le Canada aux US)

Irish Hot Pot

Un vendredi d’automne à Münich, Ontario…

 

… ouais un vendredi bavarois, parfaitement ! Et ça va encore parler de bouffe !

Moi, bonne Suisse, en automne j’aime la saucisse, la choucroute, les röstis, ce qui cale et qui réchauffe et qu’on appelle en anglais « comfort food ».

Et, pour mon plu grand bonheur, voilà environ 5 ans, nous avons découvert par hasard, grâce aux drapeaux allemand, suisse et autrichien qui ornent sa devanture, un resto qui s’appelle « Little Bavaria« . Qui plus est, est situé à 5 minutes de bagnole de la maison, tra lala outi !

Nous sommes, depuis, des clients réguliers. Surtout en automne et en hiver et surtout aussi, pour y célébrer l’Oktoberfest ou le Fastnacht.

Parlons-en de leur Oktoberfest ! Tu ouvres le porte de l’établissement et te trouves directement happé par une odeur de choucroute et un son d’accordéon qui te téléporte illico en Bavière, en Autriche ou en Suisse-allemande (oui, c’est Bavarois mais ils mélangent un peu les styles pour faire plaisir à toutes ces petites communautés d’Europe centrale).

Moi qui, il n’y a pas si longtemps, avais le poil qui se dressait au son d’une quelconque musique folklorique (je suis une punk en Doc Martens, je le rappelle ! Ha !) depuis que je suis immigrée, j’ai toujours les poils qui se hérissent mais d’une façon diamétralement opposée. Les poils du coeur, quoi. Ça me touche et ça me donne envie de danser et de rigoler, ça me colle la nostalgie du pays aussi (alors que plus jeune, j’aurais tiré un gueule de 10 mètre au moindre son d’accordéon ou de cor des Alpes).

Voilà. Alors « Little Bavaria » c’est un peu une machine à téléportation. Tu entres et là tu te trouves dans une petite salle, avec du bois partout et des décorations folklo-bavaroises-helvético-autrichienne à n’en plus pouvoir. Y en a partout, y a la photo du Cervin, le drapeau autrichien, des guirlandes bleues et blanches, des publicité pour de la bière münichoise, bref, tu sais plus où regarder, tellement y a de trucs. Et c’est réussi, en plus. T’es juste complètement dépaysé (ou de retour au pays si t’es un immigrant, au choix !).

Y a la bouffe aussi. Leur carte regorge de Schnitzels, Schweinhaxe, Sauerkraut, Red Cabbage, Bratwurst, Cabbage rolls, des bières allemandes à profusion, du vin et des desserts genre « Apfel Strudel » et compagnie, le tout arrosé de café viennois et d’un coup de schnaps. Rien n’y manque. Y a même le pain bavarois, identique à celui que ma grand-mère mettait sur la table (ma grand-mère est suisse-allemande, d’où mon amour pour la bouffe germanique aussi !).

Mais par-dessus tout, le clou du restaurant, ben ce sont ses proprios. Et là, je dis encore une fois : c’est Toronto ! Les proprios sont des Indiens (d’Inde) qui ont vécu des années en Allemagne. Ils ont tenu des brasseries à Münich et à Augsburg et un beau jour de l’année 1987, ils ont décidé de tenter l’aventure à Toronto.

Brillante idée et réussite totale car leur établissement ne désemplit pas. La clientèle est variée, même si en majorité ce sont des gens immigrés de régions germaniques, on a remarqué que les Irlandais aiment bien venir y faire les fous, aussi !

L’ambiance est mortelle. Johnny, le proprio, indien, je vous le rappelle, car ça ajoute une touche au charme, est complètement déjanté. Il est non seulement le chef (aidé de sa famille) mais également l’agitateur du coin.

Il papote avec tout le monde dans un langage très torontois, c’est à dire un gros mélange d’allemand et d’anglais teinté d’accent indien, il se ballade dans ses Lederhosen, un chapeau tyrolien vissée sur la tête, chahutant, soufflant dans une trompette ou se mettant à la youtze. Il engage régulièrement un accordéoniste qui l’accompagne dans son délire.

Le gars sait mener sa barque, il sait mettre le feu et surtout, il sait jouer avec la fibre sensible de ses clients. La plupart de ses soirées se terminent dans une cacophonie de voix, de youtze, et de gens qui bougent les tables pour pouvoir danser. Vous allez vous en rendre compte si vous zyeutez les photos du site du restaurant. Ça masse, par là-bas !

Les soirées dites « normales », il y a certes le même style d’ambiance, mais moins déjanté quand même. En tout cas, ça termine bien une semaine d’automne, quand on n’a pas envie de cuisiner un vendredi soir, hop direction « Little Bavaria ».

Vendredi je me suis régalée avec ses « Cabbage rolls » et mon mec s’est envoyé les saucisses fumées. Le tout, généreusement accompagné de choucroute et de red cabbage. Souper qui s’est terminé par un bon coup de schnaps, home made, bien sûr ! Bref, de quoi vous mettre le ventre bien au chaud et le sourire pour tout le week-end !

Si un jour vous passez par Toronto et que vous avez envie d’une bonne bouffe qui vous réchauffe le coeur, pensez à ce petit endroit, si discret de l’extérieur, mais si chaleureux à l’intérieur.

Bon dimanche d’automne ! (Ici à Toronto, c’est l’ambiance « feu de cheminée »)

 

Happy Thanksgiving !

Ce week-end, c’était le week-end de la « Thanksgiving » (ou action de grâce) qu’on retrouve dans presque toutes les cultures. Donc un week-end prolongé (le dernier de l’année ! snif !)

Thanksgiving, c’est le « Merci à Mother Nature » après les récoltes. Je pense que ça correspond plus ou moins à la bénichon des Fribourgeois et à la fête des vendanges qu’on célèbre un peu partout. « L’Oktober Fest » va aussi dans ce sens, je pense.

Au Canada, le repas traditionnel de Thankgsgiving, c’est la dinde farcie aux canneberges et à la chapelure. Après, chacun y va de sa propre recette.

Cependant, nous, immigrés curieux, qui ne pratiquons pas exactement Thanksgiving dans nos pays respectifs, nous avons fait quelques recherches. C’est une de ces fêtes que les envahisseurs colons ont plus ou moins assimilée afin de « s’intégrer » à la population autochtone.

En l’occurence ici, pour se la jouer sympa avec les Premières Nations les colons chrétiens ont fait une petite fusion de leur « Action de Grâce » avec la fête des Indiens. Ça m’énerve un peu quand même. Alors chez nous, à la maison, on célèbre ce week-end plus dans une optique « Mother Nature » et indienne que dans l’optique des colons chrétiens.

Et comme les Indiens du Canada se nourrissaient de chasse, ben c’est ce qu’on cuisine pour cette occasion. Notre repas de « Reconnaissance à Mother Earth » s’est composé de : Os à moelle comme entrée, puis T-Bone de chevreuil accompagné de gratin dauphinois et de fleurs de Zucchini. mais c’était trop, trop bon ! Le tout accompagné d’un petit vine rouge ontarien, le Monarch, de Pelee Island.

La Thanksgiving, c’est aussi un des (plus ou moins) derniers week-ends où on se dit qu’on peut prendre l’apéro dehors. Il fait frais mais encore supportable. Et c’est la période où le paysage canadien flambe de mille feux colorés. J’ai beau être quelqu’un de l’été, je dois dire que j’adore ce moment de l’année… et cerise sur le gâteau, même si ce n’était pas indispensable, ben on a fait notre premier feu de cheminée de l’automne.

Have a great week !

Banu

Ça fait très très très  longtemps, avant même que ce blog n’existe, qu’on va manger chez Banu. Et ça fait un moment aussi que j’ai envie d’en parler. Alors il est temps parce que c’est vendredi, 16:19, j’ai faim et je me dis qu’on pourrait aller y faire un tour ce week-end !

Banu c’est un restaurant iranien.
Oh ça y est, je vous vois venir avec vos gros sabots : iranien, ça veut dire qu’y a pas d’alcool ?
Ben non ! Enfin… ben oui, y en a, parce que Banu n’est pas seulement un resto, c’est aussi un « Vodka bar » iranien. Ça vous la coupe, hein ? (oui, oui, avant que les barbus aigris ne prennent d’assaut le pays, ben on y buvait du bon vin, en Iran, figurez-vous !)

Et allons droit au but : je ne peux que recommander leur Vodka maison. Elle est fraîche et piquante et ils vous la servent avec quelques pépins de grenades au fond du verre qui se gorgent de Vodka et qui éclatent délicieusement quand on les croque.

Bon. En ce qui concerne la bouffe, je ne saurais trop que recommander car TOUT est bon. J’ai tout, tout, tout essayé et chaque fois que j’y vais, il me faut une plombe pour me décider.

Si vous n’êtes pas très aventurier de la bouffe, je vous conseillerais leurs koobideh ou leurs barg.
Ils sont servis à la façon traditionnelle iranienne (dixit mon amoureux qui est originaire du Nord de l’Iran, à la frontière du pays de la Vodka, il sait de quoi il parle, donc…) je disais qu’ils sont servis à l’iranienne dans le sens où les brochettes de koobideh ou de barg sont posées à même une sorte de galette de pain frais (noooon ! pas avez du riz !) sur un beau plateau au style antique et accompagnés de tomates juste passées au BBQ. Ça vient avec des « pickles » à se relever la nuit et vous arrosez le tout d’une de leur bonnes topettes de rouge !

Dans les trucs un peu moins habituels, mais délicieux, y a les testicules d’agneau. Oui, je sais, les mecs ça leur fait mal rien que d’y penser mais on s’en fout, c’est super bon ! Tendre, léger, disons que c’est plutôt un truc pour l’apéro car ça ne remplit pas vraiment l’estomac. Mais c’est un délice !
Oh ça va les mecs… arrêtez de vous plier en deux en poussant cette tronche ! Quel cirque vous faites, des fois !

J’aime aussi : leur foie et leurs entrées genre moosir, olives marinées dans une pâte de grenade et de noix, et leur Shirazi salad (je mélange toutes les langue, ça confirme que nous sommes bien à Toronto ! ).

Pour les dessertivores (comme moi) alors y a un truc à ne pas louper c’est leur glace au safran et pistaches ! Je meurs ! Rien que le fait d’en parler sur mon blog me met la bave aux lèvres (je commence à ressembler étrangement à mon rottweiler).

En ce qui concerne le resto lui-même, eh bien il est situé sur Queen Street, à l’ouest de Bathurst (pour ceux qui connaissent). C’est un coin super sympa avec des épiceries tchèques, des boîtes où ça bouge bien la nuit, le son est bon, ça danse fort, et y a aussi plein de restos et de boutiques sympa. J’aime beaucoup Queen Street  en général, de toute façon.

Quand on entre chez Banu, l’ambiance y est assez unique. Ça fait un peu 60’s-70’s, le genre.
Les murs ont des motifs un peu psychés blancs et bleus, on est assis sur des fauteuils en cuir blanc, assez carrés et les tables sont faites de mosaïque bleue.
On peut aussi y aller juste pour fumer le ghaylioun (Rhoooo, tant pis pour l’orthographe… je voulais juste faire la maline en écrivant l’équivalent iranien du mot arabe « sheesha », parce qu’on ne le répètera jamais assez : les Iraniens ne sont pas des Arabes, fin de la digression).

J’ai compris qu’en fait, l’idée de ce resto-Vodka-bar a été élaborée sur le design des bars qu’on pouvait trouver à Téhéran à l’époque du Shah (vous savez, l’époque où on pouvait boire de l’alcool en Iran, se fringuer comme on voulait, écouter du Rock’n’Roll et où Maurice Béjart allait présenter ses chorégraphies avant-gardistes au festival de Shiraz. Le bon temps, quoi !), d’où le look un peu 60’s-70’s.
La musique qu’on y entend est iranienne certes, mais pas du 6/8 okay ? c’est du Googoosh, Fereydoon Foroughi ‘fin des trucs de gloires d’alors qui vivent maintenant souvent en exil car les barbus de là-bas en ont très peur, vu que ces artistes parlent d’amour.
Mais à part ça, on y entend aussi du Jimi Hendrix, les Eagles et ma foi… des groupes de cette époque, quoi ! Et tout à coup, au milieu de ça, s’élèvent parfois les voix de Charles Aznavour ou de Serge Gainsbourg.

Les proprios sont super sympas, jeunes, passionnés de cuisine et de gastronomie. Le chef est auss très relax et aime papoter et échanger avec les clients. En fait, j’ai RIEN de négatif à dire sur ce resto, mais RIEN !

Et ce que j’ai aimé lorsque j’y suis allée pour la première fois, c’est le panneau qui annonçait fièrement « My Iran doesn’t include islamic republic » j’ai trouvé ça fort, ça m’a encore plus donné envie d’aller dépenser mes sous chez eux (je pense que vous aurez compris que je ne suis pas une admiratrice des intégristes barbus!)
Et quand on va au sous-sol, y a un grand couloir où sont placardés des gens qui ont été emprisonnés ou torturés par le régime des mollahs. Et y a aussi des craies partout à dispositon et on peut écrire plein de trucs sur les murs (des conneries, parfois, quand on a abusé de leur Vodka !)

La communauté perse de Toronto est importante (c’est « Teheranto », quoi !) et les restaurants iraniens y sont nombreux. On les a tous testés et d’après chéri, Banu est celui qui respecte le mieux les traditions gastronomiques du vieil Iran. Moi j’veux bien le croire, vu que j’peux pas vraiment juger (je suis plus à même de faire la connaisseuse avec une bouteille de blanc de Bonvillars ou des cervelas, si vous voulez…).

En tout cas, Banu, c’est devenu un de mes restos préférés et si vous passez par ma belle cité, je ne peux que vous recommander d’aller y faire un tour.

Bon week-end à tous !

Photos piqués sur le net.

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St-Patrick is at the door

Ouaip, samedi c’est la St-Patrick, et les vitrines de Toronto s’habillent de vert. Vous vous souvenez de Mary Mcleod’s Shortbread cette boutique à biscuits préparés et cuits avec amour dont j’avais parlé ? Elle fait toujours partie de mes péchés mignons et elle s’est faite toute belle pour samedi ! Pis moi, toutes ces fêtes à l’approche du printemps, ben ça me met le coeur en joie !

Allez, à défaut de pouvoir vous faire profiter de la délicieuse odeur qu’elle dégage dans la rue, je vous mets une photo de sa vitrine ! Enjoy.

You know you’re an expat’ when…

Quand on est expat’ ben on a des trucs de chez qui nous manquent à mort.

On bave rien qu’à y penser, on en parle avec d’autres expats, on se dit « Hey, pis tu te rappelles des chips à la Provençale de la Migros ? » ou « OMG ! J’ai une de ces envies de Ragusa » ou encore  » Un paquet de viande séchée passerait bien avec l’apéro ! » etc…

Des trucs dont on fait ample provision chaque fois qu’on rentre au pays, à tel point qu’immanquablement, au moment d’enregistrer les bagages à l’aéroport, on a droit à :

« Z’avez 8 kilos de trop. Alors soit vous en videz une partie, soit vous payez un supplément de 200.– »  (dans mon cas il s’agit de francs suisses !) ».

Alors comme on veut éviter de taxer, ben on se retrouve au milieu de l’aéroport, les bagages ouverts, essayant de transférer une partie du précieux butin dans le bagage à main (déjà prêt à exploser), à se nouer 3 vestes autour de la taille et enfiler 4 chemises les unes sur les autres (histoire de gagner quelques grammes), et, comme je suis SYSTÉMATIQUEMENT dans l’excès, je finis toujours par me résoudre à donner quelques boîtes de chocolats à papa (le pauvre… il assiste à ces scènes pathétique à chacune de mes visites !) qui les ramènera à la maison et les savourera à ma santé.

J’y suis allée dernièrement, dans ma douce et tendre Helvétie. En une semaine, j’ai acheté des trucs, faisant l’autruche et ne pensant pas que le jour du départ, je rejouerais cette scène jouées déjà cent fois !

Voici ceux pour qui je suis prête, lors de chaque voyage, à braver les hôtesses de terre, les douanes et surtout, à me briser le dos sous le poids des valises (la liste va s’allonger… j’ai pas encore tout mis !) :

La célébrissime Branche Cailler !

Le « Parfait » qui mérite trop bien son nom !

Doux-Amer

Une semaine douce amère…

Douce (avec une pointe de nostalgie) parce qu’aujourd’hui, c’est la fête de mon frère adoré. Je nous revois, mes parents et moi, il y a (beaucoup) d’années, émus devant ce si joli cadeau de Noël (le plus beau de ma vie !)

Douce parce que lundi c’était le jour de notre « Secret Santa » et « Christmas Pot Luck » au boulot, et parce que même si nous sommes débordés de travail, il y a cette magie et cette excitation dans l’air.

Douce parce que je suis tombée par hasard sur cette citation de Nahman de Braslaw (que je ne connaissais pas du tout) « Chaque jour il faut danser. Fût-ce seulement par la pensée ». À croire qu’elle a été écrite pour moi (au XVIIIème s.!) et qu’elle a traversé  ces siècles, pour finalement tomber comme ça, sous mes yeux ! Citation rendue encore plus douce par cette image d’une ballerine au milieu de la faune hivernale que j’aime tant.

Douce parce que j’aime travailler sur des spots avec une belle narration. C’est le cas du film « War Horse ».

Douce grâce à lui, parce que nous sommes tellement sur la même longueur d’onde, parce que j’aimerais que le temps s’arrête.

Douce parce que demain, je vais voir le ballet « Nutcraker » que j’ai vu je ne sais combien de fois et qui m’éblouit toujours autant !

Douce parce que ces jours, nous nous faisons bombarder de chocolats et de douceurs de toutes sortes et des bombardements comme ça, j’en prendrais bien à l’année longue !

Douce parce que sur Queen Street, j’ai découvert cette petite boutique de biscuits qui parfume la rue. On s’y sent si bien et leurs biscuits sont à tomber ! Ça s’appelle Mary MacLeod’s Shortbread.

Amère parce malgré toute la joie de décembre, ça va être mon premier Noël en tant que demi-orpheline. Et même adulte, quand un des parents manque à l’appel, on se sent très orphelin.

Amère de voir un proche couler, se laisser couler et ne pas savoir que faire pour lui venir en aide. Lui dire de se bouger, d’essayer de s’en sortir, est tellement inutile. Le lui asséner continuellement ne sert qu’à enfoncer le clou. Rester là, lui faire comprendre que nous sommes à l’écoute en cas de besoin, est peut-être la meilleure chose à faire.
C’est tellement difficile d’aider une personne qui est piégée, enfermée dans on ne sait quelle obscure dimension. Et qui en a conscience mais qui ne semble pas avoir la force de pouvoir s’en sortir et qui, surtout, refuse toute aide.

Melting Pot du lundi

Lundi : de quoi vais-je parler ? Du week-end, forcément !

Un week-end où il y a eu : des lumières de Noël, une bonne bouffe (qui avait un goût de Noël aussi !), un dimanche passé à décorer, à bouquiner (non, pas mon livre sur Jimi, un autre dans lequel je viens de me plonger… mais je vais retourner à mon Jimi calendrier de Noël tout bientôt !), à oisiveter, larver, grignoter, papoter, devant le feu de cheminée. Un dimanche qui s’est terminé avec un beau film (mais pas de Noël… faut pas exagérer quand même !)

Des lumières y en avait partout au Distillery District ! Des petites cabanes illuminées, une grande roue, un sapin, un vrai marché traditionnel comme on en a en Europe ! Oh et de quoi ravir ses papilles et son estomac : vin chaud, pains d’épices, Stollen… et ça sentait bon partout ! Bien sûr, il y avait foule mais une foule cool, sympa, des touristes, des Torontois, savourant cette belle période et profitant d’un climat encore relativement (je dis bien « relativement ») supportable !

En fait la bonne bouffe, on l’avait prévue à un resto nommé « Oyster » dans Distillery District précisément, mais, comme c’est souvent le cas en période de fêtes, il y avait une file d’attente de 45 minutes environ (et dehors, la file d’attente hein ! au froid !). Pareil pour les deux restos voisins. Et franchement, l’ambiance avait beau être aux lumière et aux Jingle Bells, on n’avait pas trop envie de faire le pied de grue dans la rue pendant 45 min. On mourrait de faim en plus (on a été à la limite de devenir presque ronchons ! La honte ! Être ronchon au milieu des rennes et des Santa Claus! ).

Après avoir appelé un Resto-Vodka-bar iranien qui fait le l’excellente bouffe et où nous allons régulièrement (Le Banu, j’en parlerai un jour davantage), bondé lui aussi (oh ! ils nous ont quand même proposé d’aller souper à 23h00, ce qui est sympa un samedi, mais là, on avait trop faim), nous sommes allés à un endroit que nous aimons beaucoup aussi : Le Papillon.

En fait on n’a pas regretté, une fois de plus. Ils avaient un menu à tomber par terre.

Ce que j’aime quand on va au Papillon, c’est que nous sommes reçus en français (avec des accents francophones de toutes les couleurs : de France, d’Afrique du Nord, du Canada…). Ensuite j’aime l’endroit : il est simple, doux chaleureux. Des murs blanchis à la chaux, du bois, un feu de cheminée et des toiles abstraites aux couleurs pastelles accrochées au mur.

En été, ils ont une terrasse et on peut boire l’apéro en compagnie des herbes aromatiques que le chef y cultive !

Il y a deux restos « Le Papillon » à Toronto, c’est le même propriétaire, je crois.

L’un est vraiment au centre-ville, situé sur Front Street et Church c’est le Papillon on Front et l’autre est sur Eastern et Leslie qui est Le Papillon on the Park. On adore les deux, même si on a une petit préférence pour le second.

Papillon « On The Park », le 5 décembre 2011

Dimanche, j’ai commencé un bouquin. En fait, je l’ai acheté car j’ai été séduite par le titre : « Grâce et dénuement ». Je trouve que ce sont deux mots qui vont tellement bien ensemble. Le début est prometteur.

Je vous mets quelques lignes écrites au dos du bouquin :

« Non, se disaient maintenant les frères gitans, leurs vies n’étaient pas si misérables. Ils n’étaient pas des rampants sans feu ni lieu, puisqu’ils avaient des camions, des caravanes, et de belles femmes qui portaient de jeunes enfants. Que pouvait-on demander de plus à la vie ? »

Il a été écrit par Alice Ferney. C’est la première fois que je la lis. Je vais m’y replonger cette semaine. Les journées sont tellement remplies…

Quand au film que j’ai vu, j’ai vraiment été touchée. C’est tout à fait « mon genre de film » comme dit mon entourage.C’est à dire un film avec peu de boum boum, beaucoup de dialogues, pas forcément de happy end. Qu’un film soit drôle ou triste, peu importe, pour moi une chose est ca-pi-tale : je dois être surprise. Je déteste ces films dont, après 5 minutes, on peut déjà prévoir la fin ! C’est d’uninsipide !

De par mon boulot, je nage dans la cinéma, mais pas forcément celui que j’aime. Je nage plutôt dans les « Blockbuster » comme on dit, et même si le travail est vraiment génial, ces films sont justement, il faut le dire, ceux que je qualifie de prévisibles-insipides et de bon ton.

Hollywood des années 2000, ne m’a pas vraiment marquée (quelques films mis à part, bien sûr !). Par contre sortez-moi du Hollywood des années 70, et je suis aux anges (Apocalypse Now, A Clockwork Orange, Hair, etc…). Il faudra qu’un jour je parle de mon histoire d’amour avec les années 70 (on va dire entre 67 et 77). J’ai toujours envié et admiré la génération qui avait été ado dans les années 70 ! Je suis née un peu trop tard pour en profiter à 100%, même si j’ai beaucoup de souvenirs d’enfance de cette époque.

Bref, je m’égare dans le blablabla !

Donc je disais que j’ai vu un film. Distribué par Fox Searchlight, sorti cette année. Le titre c’est « Another Earth »

Qu’est-ce que j’ai aimé ? les couleurs, les dialogues, les silences, le côté qui pourrait passer pour de la Sci-Fi mais qui est très terrestre quand même, très humain, le désir de se faire pardonner, les relations humaines qu’on y découvre, l’amour qui ne vire pas à l’eau de rose culcul la praline et finalement, cette porte ouverte sur une anti-Terre, un autre monde ou vivrait un autre soi-même qui n’aurait pas commis nos erreurs terrestres. J’ai beaucoup aimé le personnage de Rhoda incarné par Brit Marling, qui est loin de ces habituelles actrices qui ne savent même plus me surprendre ! Elle sait parler doucement et elle sait faire briller ses yeux !

Un petit résumé de l’histoire ? je vais essayer de ne pas casser le mystère (j’ai le don de souvent mettre les pieds dans le plat et donner des indices qui racontent la fin !)

Rhoda Williams  est une étudiante qui vient d’être acceptée au MIT (Massachusetts Institute of Technology). Après une soirée bien arrosée, elle prend le volant pour rentrer chez elle, écoutant l’animateur radio qui parle d’un planète approchant de plus en plus de la Terre et y ressemblant étrangement. Elle tente de l’apercevoir par la fenêtre de sa voiture et ce faisant, percute un autre véhicule, laissant le passager dans le coma et tuant sa femme enceinte et son fils de 10 ans.

Rhoda est mineure au moment des faits, son identité reste donc secrète. Lorsque sa peine de prison touche à sa fin, elle décide de na pas retourner étudier au MIT mais plutôt de faire des nettoyages dans une école publique. Elle veut nettoyer, frotter, laver, mais surtout, ne pas devoir penser.

Elle entend continuellement parler de cette planète qui approche de plus en plus et qui, semble-t-il est un miroir de la Terre. Après du temps passé à nettoyer les locaux de cette école publique, elle décide de se rendre chez John, l’homme qui s’est trouvé dans le coma par sa faute, avec l’intention de lui demander pardon. Lorsqu’il ouvre elle ne parvien pas à lui dire qui elle est. Elle s’annonce simplement comme faisant partie d’une équipe de nettoyage qui offre ses services à l’essai. Depuis la diparition de sa famille, l’homme, qui était un musicien célèbre, vit dans la saleté et se laisse complètement aller.

Petit à petit, elle se rend chez lui, fait son ménage et petit à petit il sort de sa torpeur. Ils sont tous deux intelligents, ont de la conversation, et ont de longues discussions. Ils deviennent de plus en plus proches.

Rhoda, toujours fascinée par cette planète qui approche participe à un concours organisé par un millionaire. Le gagnant ou la gagnante a droit à un billet pour se rendre sur ladite planète…

Je n’en dirai pas plus, si ce n’est que vraiment, ce n’est pas de la Sci-Fi, même si ça peut en avoir l’air au premier abord. Ce film m’a laissée rêveuse, songeuse, détendue, mais la tête pleine de questions, et c’est ce que j’attends d’un film de ce genre.